Mieux vaut tard que jamais, pour pérenniser le devoir de mémoire, ne serait-ce que pour les générations d’après-guerre qui n’ont pas connu cet « Exode » de leurs aïeux, mais qui en ont entendu parler… La commune de Rimling, par le biais de son maire Eric Hemmert, a décidé, suite à la proposition d’un « ancien évacué » en 1939, de débaptiser la place de la Fontaine et de la nommer fort justement place de Bassac.

 

Samedi soir, la population s’est déplacée en nombre pour assister tout d’abord à une cérémonie sobre et empreinte d’émotion devant le monument aux morts, avec dépôt de gerbe et Marseillaise. Eric Hemmert était entouré du député Céleste Lett, du conseiller général David Suck, des maires du secteur, de son conseil municipal et bien sûr de la délégation charentaise emmenée par son maire Nicole Roy.

 

« Les Rimlingeois ont quitté en convoi, le 1er septembre 1939, leurs maisons, leurs racines, leurs biens, les fruits de leur labeur, pour l’inconnu. Au bout de l’interminable voyage, démunis, handicapés par leur culture, leur langue, leur mode de vie, une nouvelle vie commençait dans leurs communes d’accueil. Ce soir, je veux mettre en exergue l’accueil des Charentais, par cette plaque qui restera à jamais un témoignage pour les générations futures ».

 

Celle-ci est apposée sur la belle fontaine trônant au milieu de la place et a été dévoilée par les deux maires et Edouard Hoellinger, doyen de la commune, ancien évacué en Charente. Un moment fort pour les acteurs et le public, sur cette place entièrement aménagée ces dernières années, témoin d’un passé révolu mais tellement riche ! Nicole Roy, première magistrate de Bassac, s’est confondue en remerciements pour cet acte symbolique fort, mais également pour l’accueil qui leur a été réservé à Rimling.

 

Eric Hemmert lui a remis un magnifique cadeau souvenir, un trophée en cristal sur lequel sont gravés la photo de la mairie et de la place de Bassac. Céleste Lett et David Suck ont eux aussi insisté sur l’aspect symbolique de cette inauguration et de ce devoir de mémoire qu’ils appellent de leurs vœux. « La Reconnaissance ne vient jamais trop tard » pour le député, tandis que le conseiller général insiste sur le fait que cette plaque est « le symbole de ce qu’ont enduré les Mosellans et les Charentais en cette période noire de notre histoire».

 

La partie officielle a laissé la place à la bonne humeur et au lancement du Schlachtfest quand les maires du secteur et Nicole Roy ont percé le fût de bière, sous les applaudissements. Une soirée qui s’est poursuivie tard dans la nuit, dans une ambiance de fête et de fraternité, annonçant la fête des cochonnailles du lendemain.

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